La rose
Antérieures aux roses de la Cathédrale de Chartres, les vitraux de la rose de Lausanne ont été réalisés entre 1205 et 1232, probablement par le maître Pierre d'Arras. Exceptionnel par sa polychromie et sa grande complexité formelle, la rose de Lausanne inscrit parfaitement sa géométrie complexe dans un écrin de pierre très sophistiqué. Magistrale et unique la rose de Lausanne fut notamment repérée et dessinée par Villard de Honnecourt lors de ses voyages d'études à travers l'Europe.
Deux éléments déterminent la création de son concepteur. Il s'agit d'une part de l'influence artistique de la fin de l'Antiquité, transmises à travers des œuvres carolingiennes et sensibles au niveau de l'iconographie et de la forme. D'autre part, il est question d'une influence stylistique franco-flamande.
Le parti pris d'insérer cette représentation du monde dans des figures géométriques vient de l'influence exercée par les ouvrages encyclopédique largement répandus à l'époque et qui donnent une image du monde et des différentes représentations de la cosmologie médiévale selon des figures géométriques dont le cercle est le principal élément. Le thème principal de l'image du monde qu'illustre cette rose a rarement été aussi développé qu'à Lausanne, et il était également exceptionnel que des compositions de ce type renoncent à tout sujet religieux ou moral, comme les vertus ou les tempéraments.