Le portail peint
Dispositif latéral d'entrée dans la Cathédrale, le portail peint était destiné dès son origine en 1235 à accueillir les pèlerins et à les faire transiter à travers un cycle remarquable de statues polychromes. L'importance, la finesse du détail, la qualité de la sculpture ainsi que la bonne conservation de cet ensemble médiéval font du porche peint un complexe patrimonial parmi les plus importants d'Europe illustrant à merveille l'esthétique et la théologie gothique.
Cela fait plus d'un siècle que l'on tente de soustraire aux influences du climat extérieur ce remarquable ensemble de sculptures. Cela fait plus longtemps encore que l'on tente de résorber les difficultés statiques agissant sur ce porche. En effet, à peine édifié au début du XIIIe siècle, celui-ci est très rapidement soumis à des désordres de structure liés aux charges des contreforts supérieurs et nécessite des renforcements d'urgence qui conduisent les constructeurs à obturer ses faces latérales, peu d'années après sa réalisation. Ces obturations trahissent toutefois la volonté initiale de disposer d’un porche pleinement ouvert à la vue des pèlerins.
A la suite de six siècles d'assombrissement, l'architecte français Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc mandaté par le Conseil d'Etat en 1872 pour la conservation générale de l'édifice, veut retrouver le statut spatial d'origine du portail peint. Il décide ainsi la réouverture des baies latérales. Cette soudaine réouverture à la lumière entraîne immédiatement un retour en force des effets climatiques sur le Portail : des signes de dégradation apparaissent.
Les travaux du portail peint
Préoccupée par la sauvegarde d'un patrimoine d'exception, la Commission technique chargée de la conservation de l'édifice, décide alors d'une mise sous protection définitive de la statuaire peinte. Cette Commission ouvre, dès 1915, un long et difficile chantier de conservation qui voit se succéder des périodes plus ou moins actives. La dernière, conduite dès les années 1970 par l'architecte cantonal Jean-Pierre Dresco, reste décisive pour le résultat final.
Les travaux des trois dernières décennies, remettent au jour des vestiges de la polychromie médiévale, consolident les parties statutaires, améliorent la statique du porche, consolident des parements extérieurs, reprennent la couverture de la toiture et mettent en place trois nouvelles baies vitrées chargées de la protection de la statuaire peinte. La réouverture au public a lieu le 4 octobre 2007.
Tant d'années de recherche, tant d'efforts et de précautions permettent aujourd'hui aux visiteurs et aux fidèles de la Cathédrale de Lausanne, d'apprécier et de redécouvrir un trésor peint, désormais sous bonne sauvegarde.